Prisons
J'ai vu dernièrement à la MEP les belles images de Grégoire Korgacow sur le thème de la vie ordinaire derrière les murs des prisons, dépouillées, expressives, désespérées.
Les prisons portent en elles beaucoup du mystère de la société, énigme d'une vie recréee derrière les murs, chaotique et triste. Elles attirent mon oeil et mon émotion de photographe.
Les photos sont expressives, même prises de l'extérieur. On frissonne un peu en les regardant ....fascination de l'enfermement.
Je suis allé voir ces lieux que je ne connais pas, sans y rentrer. Déjà suivre l'indication "centre pénitencier" donne la sensation de pénétrer dans un monde inconnu. Il est théoriquement interdit de photographier une prison sans autorisation, même de l'extérieur.
Entre les prisons modernes comme à Meaux ou Bois d'Arcy d'ou pas un bruit ne s'échappe des bâtiments , et les prisons de villes, anciennes comme la Santé ou Fresnes d'ou cris et hurlements se font entendre à l'extérieur, tout est si différent et pourtant si semblable, si mystérieux. Vie bruyante ou vie silencieuse ....
Au hasard d'une visite, je suis ému par cette vieille femme voilée qui appelle son fils (?) à travers le haut grillage en sortant du parloir, un cri lui répond venant d'on ne sait ou .... et elle repart soulagée comme rassuré que le lien de la vie ne soit pas rompu. Je suis ému par ces jeux d'enfants à l'entrée, sous les immenses grillages et murs austères, qui expriment toute l'ambiguïté de ces lieux de sur(sous?) vie. A quoi donc pensent les enfants qui jouent dessus ?
A Fresnes ou à Poissy, on distingue au loin les "téléphériques" improvisés qui pendent des fenêtres, transporteur des messages qui passent de fenêtre en fenêtre. A Fleury, on est impressionné par l'énormité du lieu, une ville prison me semble t'il. Les parloirs rentrent et sortent, pont indispensable entre la vraie vie et l'autre, la fausse.